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Perchée sur ses talons aiguilles 
Elle arpente la nuit
Battement sec et monocorde 
Sur l’asphalte 
La Nuit déserte résonne 
Au bruit de son tambour
Petit soldat perdu 
D’une armée en défaite 
Elle vadrouille.
Ses longues jambes nues 
Balancent ses hanches fines
Sous sa jupe fendue
Belle de jour rentre du boulot
Entre chien et loup.
Elle vacille 
 
*    *    *
Mensonge d’une nuit d’été 
J’ai ouvert la boîte à secrets
C’est dur
Il m’enmène en bateau 
Depuis, je rame.
 
*    *    *
Mensonge d’une nuit d’été 
Je crois qu’il dort 
Je me lève en douce 
Et je m’envole par la fenêtre 
C’est bon, ça plane pour moi
Au détour d’un nuage 
Un voyage au bout de ma nuit...
Blanche. 
Blanche comme le silence 
Vers les 3heures du matin 
 
*    *    *
Lumière 
La nuit s’est habillée d’incandescence 
Elle porte la robe que lui a brodé grand ourse 
Parfum de chez Cassiopée,
Flash d’une étoile filante ,un peu de
Poudre aux yeux
C’est un grand jour pour la nuit.
Un rendez-vous 
Elle descend vers la terre,
A bord du grand chariot qu’elle a fait atteler pour l’occasion 
Ne pas descendre trop vite, elle pourrait tomber 
Couverte d’ombres et de paillettes 
Telle un tableau de Soulages
Lampe lune à la main
Elle descend
En bas on l’attend, on s’affaire
On lui sort le grand jeu
Il faut lui faire honneur 
Lui en mettre plein les yeux
On allume on éclaire
Il faut que ça brille, que ça scintille
Les bougies tremblotent et se consument 
Mais la science est venue en voisine 
Donner un coup de main
Alors ça brille et ça scintille 
On s’éblouit, ça resplendit ça rutile
Ça éclabousse on lustre les pampilles, on éclaire ça miroite ça réfléchit...la nuit sera bientôt la ,à quelques minutes près , elle n’ est jamais à l’heure la nuit..; mais en bas on est prêt pour la recevoir.
Les ampoules d’un certain âge coiffées d’un petit chapeau en forme d’abat jour, parlent entre elles
-Vous avez vu les nouvelles, quelle indécence ! Plus de chapeau, en transparence ,on leur voit tout, et elles son laides c’est un comble.
Un peu plus loin, les allogènes chuchotent, papotent toujours pleines d’énergie, mais pour elles c’est clair 
elles n’en ont plus pour longtemps .
Le grand lustre rigole ses pampilles s’entrechoquent ,il bringuebale comme un vieux dentier, il rit jaune l’ancêtre car avant c’était mieux... mais il y a des lustres..
Au carrefour les phares des voitures 
hurlent de rire et les néons titubent  à l’entrée des cafés, les lampions caracolent, le feu aux fesses dans leurs jupes de papier ,les loupiotes clignotent et dansent la carmagnole
La terre s’éclabousse ça gicle ça se trémousse. La nuit n’est pas déçue, juste un peu fatiguée, elle a les yeux cernés, son habit est terni, ses paillettes envolées un dernier verre de rosée pour la route ,la nuit repart un peu pompette, elle reviendra demain.
 
Pierrette C
 
 
 
Tag(s) : #Pierrette C., #Textes de l'atelier, #Textes de participants, #Nuit de la lecture
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