Boissy-le-Bois situé dans l’Oise est un des lieux de vacances loué par mes parents dans les années 1960 lorsque j’avais une vingtaine d’années.
Je travaillais alors à la S.A.I.S.O.F., le bureau de Paris de Roquefort Société. Le vendredi soir, je prenais le train à la gare Saint-Lazare pour passer le week-end avec ma famille. De la petite gare dont je ne me souviens pas le nom exact, je pouvais me rendre à pied à la propriété. J’aimais bien cette marche solitaire au milieu des champs à la tombée de la nuit. Je décompressais et me ressourçais déjà. Toujours bien accueillie à la maison avec un bon feu de cheminée et un bon diner.
Je faisais de grandes balades avec le chien dans la forêt ou dans les champs.
Ma chambre était sous les toits, l’odeur était celle de l’herbe coupée chauffée au soleil, elle était forte, persistante, je m’en souviens encore.
Un soir, dans cette chambre odorante, j’ai pris la décision de revoir mon italien pour savoir si, oui ou non, il était possible de construire quelque chose ensemble. Je repartais dans mes rêves d’adolescente romantique pas encore très au fait des comportements masculins.
A part cela, je faisais des parties de pétanque avec mon père et mon beau-frère. Ma sœur, enceinte de son deuxième enfant, qui se prénommera Sophie, n’était pas dans une forme olympique. Je ne la trouvais pas très agréable parce qu’elle ne l’était pas du tout.
Boissy-le-Bois a vu défiler mon amie Mare-Annick et un flirt du moment, Philippe. Il ne plaisait évidemment pas à mon père ; il était très brun avec une barbe encore plus noire. Ma sœur disait qu’il ressemblait à François 1er, donc assez bel homme. Il était très entreprenant sans être vraiment récompensé de ses efforts par mes soins, et oui je voguais encore dans le presque platonique, l’oie blanche des années 1960 qui veut garder sa virginité pour l’heureux élu !
Boissy-le-Bois fut donc une parenthèse de campagne dans ma vie de parisienne du moment avec métro-boulot-dodo avec comme projet un voyage italien !
Un an plus tard, j’étais fiancée, mariée, embarquée dans ma vie de femme bien conditionnée…
Seuls, restent les souvenirs de l’odeur d’herbes coupées chauffées au soleil, de flambées dans la cheminée et de promenades dans les champs et puis aussi d’un séjour à cheval fait au Touquet pendant les vacances d’été.
Pascale G