La nuit je m'en vais …Vous m'avez obligée à me leverA sortir de mon lit!Alors que j'étais bien ,là, Toute entourloupée dans mes couverturesRoulée dans la farine de mes draps de soie blanche,Entortillée,embobinée, emberlificotée,empapaoutée ,maisTranquille,...Je me racontais des histoires à dormir debout,Des blagues, des faribole, des craques, des sornettes ,Des arnaques, des supercheries.Dans le confort de ma nuit trompeuse,Dans le charme discret de ma bourgeoisie...Vous m'obligez à me lever, vous m'obligez à m'envoler, à m'envoyer en l'air !Et ça n'est pas sans danger... le décollage... c'est toujours un moment délicat,Un arrachement, un détachement, un renoncement, En quelque sorte une rupture.Alors je plane au dessus du dessous,en rase mottes parfois ,car personne n'est parfaitPeu après je survole, légère, mais désorientée, joyeusement désolée,un peu déboussolée.C'est une autre géographie, un monde différentoù découvrir, où s'étonner… au loin, la mer est bleueEn cherchant des repères, sur le sentier de randonnée,Le chemins des douaniers, entre montagne et précipiceJ'avance,et je respire,La nuit je mens comme je respireMais je m'en balance, car le jour se fait jour,Et vous m'avez réveillée !Pierrette C.