Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Dans le corps du temps, j’inscris mes mille corps. Vivants. Tous précieux.

Ce qui se perd pour l’œil, ne disparait pas. Les corps sont une mémoire.

 

Mes corps savent encore…

 

Celui potelé et nu sur une peau de mouton qui sourit de tous ses plis dodus.

Celui qui suit dans ses courbes harmonieuses et fluides le moniteur de ski sur les pistes.

Celui encore enrobé des rondeurs de l’enfance qui fait tourner cette si belle robe bleue.

Celui écartelé de douleur qui donne vie.

Celui désolé des jours de lumbago.

Celui bafoué d’une insultante possession.

Celui tendre des câlins consolateurs.

Celui qui aurait aimé avoir une tête à chapeau.

Celui qui savoure la mer apaisée des soirs d’été.

Celui de la première fois qui vibre encore.

Celui qui se tend vers une page blanche.

Celui qui rêve à ces ailleurs lointains d’un ciel étoilé.

Celui qui change au gré du temps qui passe.

Celui qui a dansé, danse et dansera.

Celui qui souffre aussi.

Celui qui dort avec confiance dans les silences nocturnes ou les siestes légères parfumées de cigales.

Celui qui tremble au seuil d’un nouvel amour.

Celui qui chante la jeunesse des mots.

Celui qui accepte les écorchures des saisons.

Celui qui hérisse sa peau sous les lames dentelées de La Callas.

Celui qui dévore une pêche juteuse et sucrée.

Celui qui échappe à la raison.

Celui maladroit qui renverse un verre.

Celui qui écrit tous les sens.

 

Tous mes corps m’entourent de leur attention bienveillante, me font rire et sourire, pleurer parfois. Rescapés incandescents d’une vie.

 

Tous me guident vers mes lendemains. Devenir ce que je ne suis plus.

 

Dominique B. Olsenn

Tag(s) : #Atelier en ligne, #Dominique B., #Textes de participants
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :