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A l’ombre des deux chênes, je suis sous la tonnelle.

Arbres séculaires, vous me protégez du regard, voir sans être vue, quel délice ! Tels des vieux sages, vous êtes en retrait du monde. L’ombre de vos branches déployées me rassure, je m’y love, je prends un bain de chêne.

 Une frontière de barbelés me sépare de vous, j’aimerais tant m’adosser à votre tronc, vous entourer de tous mes bras pour mieux faire corps, caresser votre écorce, écouter couler votre sève, entendre votre histoire. Vous êtes comme ces vieux éléphants dont la peau à l’aspect rugueux  est douce au toucher.

 Comment dites-vous ?

-Je dois faire silence, entendu je me tais.

Peu à peu je vous devine, une langue nouvelle circule dans mes veines jusqu’à mes oreilles. Ce langage ne m’est pas étranger, dans un autre temps j’ai appris le « chêne ».

-J’écoute :

 Vous me contez ce pays du perche, anciennement pays d’hommes et de besognes, de bois et de fer. Vous êtes las de ces perpétuelles transformations, de cette course à l’éphémère. Bientôt résonnera le tintamarre des tronçonneuses, les sapins à croissance rapide remplaceront les arbres centenaires. Vos propriétaires ne prennent plus ni le temps ni le soin d’arracher le lierre qui vous asphyxie peu à peu.

A la tombée de la nuit je quitte ces grands chênes. Chargée de leur histoire je me dois de vous la conter. Rien ne peut se perdre, que votre mémoire soit gravée de leur empreinte.

Françoise L.                       Le mercredi 11 aout  2021  

Tag(s) : #Territoires, #Françoise L., #stages d'écriture
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