Les pieds sur terre... le regard fondu dans les verts des frondaisons... les mains dans les poches... et s’adosser enfin à la verticale rugueuse du tronc. Fermer les yeux, lentement, pour guetter l’apparition de la sensation d’être présente à l’union de ces deux mondes : le végétal et l’animal. La sève lente et le sang pulsé. Sentir peu à peu les deux circulations s’accorder à un rythme unique, une respiration commune qui oblitère le temps. S’absenter dans le présent de deux corps parfaits. Rien ne bouge et tout est mouvant. L’immédiat et le permanent tressent un devenir paisible qui délaisse le passé. L’abandon confiant du corps à la solidité enracinée délivre les mots du carcan de la volonté... les pensées tressaillent devant cette liberté qui s’ouvre... les ailes du désir se déploient.
Dominique Olsenn