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Lui, assis sur le canapé, les coudes sur ses cuisses et la tête dans ses mains. Il ne la regarde pas. Elle, assise sur une chaise devant la table tourne inlassablement une petite cuillère qui tinte dans une tasse dans laquelle refroidit un café.
- Tu veux savoir ? Tu es sûr ? Te souviens-tu de cette phrase que tu avais affichée sur le mur de ton bureau ? « La réponse est le malheur de la question ». Tu sais pourtant, depuis longtemps, qu’à tous les « pourquoi » ne répondent pas automatiquement des « parce que ».
- Pas automatiquement mais parfois. Fais un effort je t’en prie. Tu me dois bien ça non ?
- Savoir ? Comprendre ? Tu veux comprendre mais il n’y a rien à comprendre. La seule réponse que je puisse t’offrir est « sérendipité » ! Oui, ne prends pas cet air ahuri. Ce qui nous arrive, aucun de nous deux ne l’a cherché ni même souhaité. Tu m’accuses de t’avoir trahi avec un autre. Tu te trompes. Complètement. Trahir c’est renier, piétiner, détruire… Je ne renie rien de ce qui fut nous. De ce qui est nous. J’en garderai toujours cette empreinte de passion, d’espérances, de partage, cette trace indélébile du bonheur d’être ensemble, simplement. Nul autre ne dérobera ce trésor de notre vie commune.
- Alors ? Qui est-ce ? Je le connais ? Il est plus beau ? Plus riche ? Plus quoi ?
- Tu veux savoir ce qu’il a de plus que toi ! Crois-tu vraiment que l’amour, l’attirance et le désir se soupèsent, s’évaluent ou se comparent ? N’est-ce pas le mystère de ces pourquoi qui nous pousse vers l’autre ? Qui nous a poussé l’un vers l’autre ? Crois-tu vraiment que je puisse répondre à une telle question ?
Il ne te manque rien… et à lui non plus.
Mais alors pourquoi ? Peut-être tout simplement parce que je suis, encore et toujours, vivante…
Tournée vers la fenêtre, elle sourit d’un regard…
Dominique Olsenn