Qu’attendre d’une transparence ? Qu’espérer d’une buée qui émeut ? Tendre une main incertaine pour se saisir de l’objet qui contient tout à la fois le désir et son assouvissement ? Déglutir avec peine devant cette pureté qui appelle.
Suis-je prête ? Suis-je digne de recueillir en moi cette perfection inhumaine ? Dois-je savourer ou engloutir ? Tandis que l’œil s’écarquille un peu et que la langue s’assèche, la main approche lentement le verre de la bouche qui s’entrouvre dans la lenteur d’un délice annoncé. La première gorgée irrigue le palais, la langue et les joues de sa joyeuse fadeur.
Une respiration pour laisser le divin liquide couler en soi. Puis, les gorgées suivantes, bien que n’étanchant pas la soif, dévalent bouche et gosier. Le corps entier répond à cette généreuse cascade par une détente heureuse. Le verre vide que l’on repose sonne sur la table. Un grand « ahhhh » nous échappe, extase intime.
La vie essentielle nous est revenue par ce breuvage.
Elle est la vie.
Elle est toi.
Elle est moi.
Elle est l’eau.
Dominique B.