C’est un lieu modérément vallonné, ponctué de haies et de champs plats, alternant pâturages et cultures, forêts et étangs.
Il bouge beaucoup, les céréaliers ayant à cœur de défricher en abattant les arbres, les éleveurs de replanter les haies.
L’apiculteur d’en face a installé ses ruches dans une grande clairière entourée d’arbres centenaires et de bosquets.
Les sureaux et les frênes abondent, ainsi que les noisetiers.
La vieille maison qui m’accueille et est faite d’un enduit sableux et de moellons du cru, assise sur un terrain fait de creux et de bosses.
L’argile collante aspire bottes et chaussures par temps de pluie, gaine les pieds des poneys jusqu’aux genoux.
C’est une terre rêvée pour installer un potager, m’avait-on dit. Argile et limon, c’est bon.
Sauf que chez moi, ce qui pousse le mieux, ce sont les cailloux. De magnifiques et robustes silex, qui font des étincelles sous le fer de la pioche.
Si bien qu’on y réfléchit à deux fois avant de planter un fraisier.
Les poules blanches ont le ventre beigeâtre à force de s’accroupir devant la porte de leur cabane, à regarder tomber la pluie.
Les seize pattes enthousiastes des chiens et chats repeignent le carrelage clair d’empreintes ocre-rouge, ça donne un genre.
Ben oui, il pleut depuis quatre mois.
L’argile gorgée d’eau retient de jolies flaques, qui deviennent peu à peu des mares.
Bientôt, peut-être, il y aura des goujons…
Séverine L.