Ma peau…ma douce limite, ma terre d’accueil, mon gîte, mon antre…
Bordée, enrobée de ce tendre parchemin sur lequel s’inscrit le temps de ma vie, s’entrouvrent parfois tes délicates gourmandises.
Vivante et audacieuse amie, mon alliée des étés de maquis enivrants et de criques timides au creux des falaises, tu as attiré de tes nuances dorées des soleils ardents et des ombres tièdes. Tes goûts salés des heures de sieste emportaient les grâces vers des sommets flamboyants. Les souffles de la mer te hérissaient le soir. Tu t’habillais alors d’un frémissement, éphémère et tendre bouclier.
Tu devins mère avant moi, t’offrant sans restriction aux étirements nécessaires mais bercée par des mains qui nourrissaient tes rondeurs de suaves onctions.
De tes hivers, tu retenais les bises glacées, les joues roses des enfants, les cheminées où croustillaient les bûches, les chocolats chauds tâtés du bout de la langue.
Avide de liberté, les printemps encore vifs te déshabillaient en riant. Le soleil, amoureux, te retrouvait joyeuse et affamée.
Fidèle compagne, tu ne me quittes pas. Jamais. Tu lis mon journal au creux de mes plis. Tous mes rires inscrits en rayons t’animent et témoignent de notre vie commune.
Allons encore ensemble veux-tu, vers ces vents, ces moiteurs, ces lumières, ces chaleurs, ces ruissellements, ces brûlures…
Je te le demande…je t’en supplie…célébrons encore longtemps les caresses infinies du temps qui passe.
Dominique B.