Que de préparatifs pour cette table de Noël ! Nous avions pris soin d’accueillir douze convives. Il fallait éviter le chiffre treize un soir si symbolique.
J’avais eu plaisir à préparer la table avec soin : la nappe absolument blanche était agrémentée d’un large napperon gris aux fils argentés. Des bougies seraient traditionnellement allumées. De multiples assiettes étaient alignées : la plus petite pour y déposer la traditionnelle tranche de foie gras maison accompagnée d’un chutney aux figues ou d’une confiture d’oignon. La seconde permettrait à chacun de saisir les huîtres normandes tant convoitées, au léger goût salé, accompagnées d’une farandole de pains. Chacun serait libre d’y déposer une noisette de beurre doux ou salé et de déguster un blanc sec.
Je ne comptais plus le nombre de verres : un verre à eau, un verre à vin, blanc ou rouge, ainsi que l’élégante et incontournable coupe de champagne.
J’avais placé méthodiquement, de chaque côté des assiettes, la fourchette et le couteau pour déguster le foie gras, les fourchettes dédiées aux huîtres, les couteaux pour la découpe des cailles qui mijotaient encore, sans oublier, les couteaux pour le fromage.
Il n’y avait plus de place pour les petites cuillères ? Tant pis !
Quelle effervescence ! La famille attablée échange, se chahute. Les anciens racontent leurs souvenirs. Le vin monte à la tête et les éclats de rire sonores rendent cette belle soirée festive et spéciale.
Les assiettes salies s’amoncellent dans l’évier. Je ne compte plus les verres à laver. Me restera-t-il assez d’assiettes pour le fromage et le dessert gourmand ? Quel joyeux bazar !
Françoise JB