Deux heures de digestion. Deux interminables heures d’attente, une torture !
Voir la mer monter si lentement, si longtemps. Une torture vous dis-je.
Lorsque nous avions épuisé la recherche des trésors marins : coquillages, cailloux, algues et enfin le graal… les petits crabes coincés dans les poches d’eau tiède, nous retournions jouer au plus près de notre maman.
Toujours trop près d’ailleurs :
« Mais allez jouer plus loin, il y a suffisamment de place ! »
Nous demandions l’heure toutes les dix minutes, de façon tellement agaçante :
« on peut y aller maintenant ? »
Et enfin, presque, oui, voilà, enfin, les vaguelettes sont si proches qu’on pourrait s’y tremper les pieds.
Signal de départ : bouées pour certains, recommandations pour tous… c’est parti, on court, on crie, on est heureux.
Un peu froid au début, on avance doucement, on s’éclabousse avec les pieds, puis les mains.
On rentre le ventre en s’avançant, on se crispe :
« oui maman, on se mouille la nuque »
« oui on fait attention ».
On attend la grosse vague, on saute, on rit, on boit la tasse. On tousse.
On est des enfants, on est heureux.
Le bonheur ultime : plonger dans la prochaine vague et nager. Dedans, dessous, dessus,
on est légers, on est libres.
On ne pense même plus au goûter qui nous attend. Le chocolat tiédissant à point dans le pain frais.
Vivement demain !
Agnès C. 23 mars 2024