De l’observation de ce tableau, rien ne prédispose à penser que cette jeune femme est une ‘’une blanchisseuse’’ si ce n’est le linge froissé reposant sur la table.
Le détail qui attire ma curiosité dans ce portrait : les mèches rebelles de ses cheveux jaspés d’un blond vénitien. Un œil se devine légèrement entrouvert, un nez coquin droit, une bouche bien dessinée, des lèvres d’une carnation acidulée. Le menton ferme, une oreille ourlée de rose pâle, la chevelure réunie en un chignon.
Une main ferme et robuste s’appuie sur le bord de la table, faisant ressortir les articulations et de fines zébrures sous la peau tendue.
Quelles pensées habitent cette jeune femme inclinée vers la fenêtre, dont le regard semble se perdre dans les méandres de ce paysage ?
L’attente de l’arrivée d’un amoureux ?
Cette échappée vers la lumière teintée d’un bleu délavé, se profile une masse blanche crayeuse.
Ce tableau interpelle le spectateur par les contrastes forts qui s’en dégagent.
La fenêtre symbolise l’espace, la liberté, la vie.
Pourtant un parfum de mélancolie et de tristesse émane de cette scène, accentuée par le noir d’ivoire utilisé par le peintre pour le décor.
Le blanc du chemisier froissé, marbré d’un bleu gris, rejoint par quelques touches de rose pâle, la jupe sombre dont on devine les plis légèrement ourlés d’un violet évanescent, captivent le regard.
La silhouette de la jeune femme se détache sur un tissu sombre, structuré de plis verticaux formant des ondulations, parsemées de nuances de gris foncé, d’ivoire lumineux, de rose pâle fondu.
Ces petites touches posées sur la toile était la technique employée par les maitres de l’impressionnisme.
Anne P.