Je suis ton mur. Appuie-toi sur moi. Dépose sur moi. Sens sous ta paume brûlante la fermeté, la densité et l’épaisseur de ma construction. Pose ton front déjà moite sur mes rudesses et mes rondeurs. Ferme les yeux pour mieux m’inventer et entrevoir mon essence.
Je n’existe pas pour te contraindre ni t’empêcher, ou te combattre. Je ne suis pas un obstacle. Pas même une peur. Ressens de tout ton corps la force de ma sève vibrante. Elève-toi. Soulève-toi. Envole-toi. Embrasse- moi. Aime le désir en toi. Aime-moi.
* * *
Il était une fois une place. Petite. Carrée. Paisible. En son centre, un banc entre deux arbres chétifs. Deux amoureux sur ce banc. Les yeux teintés de rêve. Les mains nouées autour de serments. Les pieds posés sur tous les vibrants possibles.
Il a déposé ses lunettes et le vert des forêts a embaumé son regard. Elle a cru, dans cette immense ville bruyante, sur cette petite place calme, comprendre enfin les énigmes des mots. Elle a dit oui.
Dominique B.