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Je t’ai aimé, tu as été la première, je voudrais dire la seule mais je mentirais.

Mon âme volage a retrouvé des amours après toi même si ca a été dur de s’habituer à des nouvelles villes, des nouveaux arrachements.

Je t’ai quitté il y a 46 ans mais tu restera toujours ma ville, celle de mon enfance avec tes odeurs de pain chaud et de brouillards hivernaux.

Tu aurais aimé ne pas la quitter, tu été obligée de le faire pour survivre et pendant des longues années tu y es revenue régulièrement, de Londres, de New York et puis de Paris, dernière étape d’un périple tumultueux.

Tu n’as pas de souvenirs de ta toute première enfance, de la maternelle à l’école Montessori où les bonnes sœurs (es ce que c’était vraiment des bonnes sœurs ?) te parlaient en français.

Le souvenirs commencent pour toi en primaire, dans la vieille bâtisse vétuste et démolie quelques années plus tard ou Maria t’amenait les matins d’école avec un arrêt chez le boulanger ou elle t’achetait un petit pain au lait très parfumé qui faisait ton bonheur.

Tu traversait la grande place avec la statue de Saint Francis trônant de ses cinq mètres d’hauteur sur ta droite et empruntais  la rue de l’école.

Petite orpheline tu avais droit à tous les égards de la part de ta très maternelle maitresse.

Tes deux amie à tes cotés tu étais heureuse d’apprendre, de sortir de l’appartement sépulcrale même si lumineux car au dernier étage ou tu habitais avec tes deux frères ta mère et Maria.

Ta mère souffrait, aliénée et aliénante et elle s’engueulait au téléphone des heures durant avec sa mère.

Du balcon de l’appartement le coucher du soleil milanais s’embrasait dans des oranges sublimes et tu étais presque heureuse.

De temps à autre une voiture que tu reconnaissais par son bruit s’arrêtait en bas de l’immeuble. C’était ton oncle qui passait vous voir.

Pas loin de la un petit parc chétif, c’est la que tu as appris à faire du vélo; un marchand de glace vendait des ‘ghiaccioli’ de tous le gouts. Tu aimais ceux à l’orange et les jours fastes tu pouvais en manger trois ou quatre en un âpres midi.

Il faisait très chaud l’été avant votre départ pour la mer, aux coins des rues des camions déballaient des énormes pastèques que Maria achetait pour la maisonnée. Si elle n’avait pas été la famille se serait désintégrée.

Elle adorait tes frères et pensait devoir préparer ton futur de femme au foyer d’ou vos conflits permanents mais c’était une sainte. Elle s’occupait de tout à la maison et quand votre mère a commencé à voyager pour surmonter son chagrin elle était la, elle s’occupait de vous

Pour tes frères elle a été plus qu’une mère. Elle était arrivée de sa campagne en Vénétie jeune elle était resté pendant 36 ans.

A Noël elle préparait les provisions pour ‘votre clochard qui passait à la maison tous les ans à cette époque; elle ouvrait aussi la porte au curé qui à chaque fête religieuse passait bénir les maisons. Elle l’accueillait seule, elle qui était pieuse dans une maison de mécréants.

A 10 ans tu es partie en internat à Florence et pendant trois ans tu n’est rentrée que pour les vacances. C’était des orgies de cadeaux pour se faire pardonner.

Puis, en plaidant ta cause, nostalgie et autre tu es revenue à Milan.

Ca ne c’est pas bien passé mais ça c’est une autre histoire ou du moins un autre chapitre, qui a abouti à ton départ définitif de ta ville, de cette Milan à l’histoire vibrante que tu n’oubliera jamais.

 Corinne-Olga B.

 
 
Tag(s) : #Corinne-Olga B., #Territoires, #stages d'écriture
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