Soleil intense, routes brûlantes, l’air vibrait de chaleur et les contours des maisons blanches s’estompaient dans la lourdeur d’un été au zénith. La chaleur scintillait, tout était nimbé de flou, des vagues clapotantes de lumière irisaient l’atmosphère. Il était impossible de respirer profondément car on se sentait envahie par une moiteur qui vous oppressait et crispait vos nerfs.
Mais dans les maisons, il faisait frais. Elles étaient le refuge que chacun aspirait à retrouver, loin du bruit de la ville et même loin de la mer salée qui poisse, qui colle autant que l’air ambiant.
Et pour cet été suffocant, rien ne valait mieux qu’un livre d’aventures, d’escalade, de voyages au loin, d’exploration des fonds marins, de traversée en voilier : Frison-Roche, Alexandra David-Neel, le commandant Cousteau, un Vingt mille lieux sous les mers de Jules Verne. Les aventuriers se déplaçaient sans effort, portés par les éléments, déjouant comme Ulysse toutes les ruses et les épreuves de la nature, du climat, des peuples ou des animaux rencontrés. Ils étaient animés par une volonté sans faille, ils ne pensaient qu’à leur projet, ils faisaient oublier la lourde et passive réalité. On s’envolait avec eux, avec leurs ambitions, avec leurs illusions, rien ne les arrêtait. On y gagnait en légèreté, en rêves rafraîchissants loin de l’air ambiant, de la torpeur qui vous saisissait en pensant à la chaleur qui partout au dehors s’imposait.
Christine L.