"Le premier novembre de cette année là tombait un vendredi," le vendredi étant la veille du samedi, le deux novembre de cette année là tombait donc un samedi.
Rien de spécial à dire sur cette journée du samedi deux novembre car c'est le jour des morts, un jour férie, on ne fait rien, et je dirais même que c'est un jour où on meurt d'ennui.
Le dimanche étant du même acabit, je vous laisse imaginer ma joie lors qu’arrive enfin le Lundi!
Comme dans la chanson de Bobi Lapointe, le lundi je mendie .Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais mendier occupe une grande partie de mon temps libre. Je fais la manche, tous les jours, sauf le dimanche.
Tous les jours que Dieu fait (entre nous, je me demande souvent ce qu'il fait..) je m'installe au même endroit, près de l'entrée de la boulangerie-pâtisserie, à l'angle de la rue Dufour et de la rue des Canettes, tout près du métro Mabillon. Il y fait chaud en hiver et ça sent bon le pain frais. La clientèle est plutôt chic et généreuse dans le sixième, c'est un quartier où vivent des artistes, des gens de la télé, des intellectuels tous très sympa. Dans ma petite boîte en fer, l'argent tombe comme s'il en pleuvait. Contrairement au boulanger, je ne me plains pas, j'ai ce qu'il faut pour compléter ma petite retraite.
Avant, j'étais percepteur, je continue donc mon activité, mais en libéral, sur le trottoir, prélèvement à la source !
Tout en percevant, chaque jour que Dieu fait, (je m'aperçois que Dieu ne fait toujours pas grand chose) j'écris ... J'écris ce que je vois, ce que j'entends, ce que je sens ...'est du travail tout ça ! Je compte les autobus comme Perrec, j'entends des bribes de conversations des passants, je sens l' odeur délicieuse et un peu écœurante des croissants au beurre .
Elle est pas belle la vie ?
Pierrette C