Tableau de Caspar David friedrich
La première fois contient une finalité absolue dans ces deux mots, scindant notre vie en un "avant" et un "après"...
Une porte fermée après m’avoir fait entrevoir d’autres horizons, d’autres possibilités.
Une ballade nostalgique presque à reculons, à rebours avant alors que tout était à découvrir à tester à envisager.
Tout ceci, tout cela, une première expérience régressive partagée avec mon père, souvenir de la caresse chocolatée coulant dans ma gorge me transportant dans un univers que je croyais envolé, érodé et qui dès la première déglutition veloutée coulant dans le fond de ma bouche et venant se coller à mon palais me téléporta dans un passé si lointain et pourtant si souvent évoqué par ma gourmandise, les doigts poisseux, la surprise de ce plaisir absolu inattendu et merveilleux où la notion du "encore" disparaît avec la fin de la boite ou de la tablette, jusqu’à la prochaine première fois, celle du recommencement tout aussi magique finalement.
La première fois se confond souvent avec la longue continuation de ces plaisirs gustatifs pour moi, sentimentaux charnels, et n’est que le premier maillon de la chaîne de nos doux penchants construisant ainsi nos précieuses habitudes, rituels et cérémonies.
Il n’y a jamais de première fois pour le malheur, la porte de la découverte se referme sur nos doigts et nous ampute.
La première fois n’existe en fait que dans notre désir de recommencement.
Une longue vie plus tard j’éprouve toujours l’éblouissement sensuel du chocolat fondant dans ma bouche toujours renouvelé .
Une musique aimée
une amitié partagée
Bonheur pavlovien anticipé donnant toujours et encore ce frisson comme reconnu ne lassant jamais.
Tant de chocolats transformés en caresses, murmures et regards soyeux telle cette aparté avec mon père inoubliable .
Une suite de premières fois dont la répétition sublime le souvenir et l’éblouissement.
Diana W.