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Addiction par Ya-Wei Li, artiste chinoisné en 1990 qui vit et travaille à Nanchang, dans la province de Jiangxi en Chine. Il est diplômé du Département de Peinture à l'Huile de l'École d'Art et de Design de l'Université de Nanchang. Ses œuvres sont imprégnés de l'agitation, de la confusion et de l'anxiété unique et propre aux jeunes artistes de sa génération.

Addiction par Ya-Wei Li, artiste chinoisné en 1990 qui vit et travaille à Nanchang, dans la province de Jiangxi en Chine. Il est diplômé du Département de Peinture à l'Huile de l'École d'Art et de Design de l'Université de Nanchang. Ses œuvres sont imprégnés de l'agitation, de la confusion et de l'anxiété unique et propre aux jeunes artistes de sa génération.

Je percevais alors absolument tout dans une confusion un trouble de
perception pareil à un trouble visuel, comme si mon esprit se mettait à
vibrer dès qu’il se sentait sollicité, troublé, ému, vacillant fragile et
hésitant.
Les décombres auxquelles je tentais de m’accrocher se dérobaient et je
remontais péniblement à la surface pour mieux constater que l’air pur
me prenait à la gorge et m’étouffait plus sûrement que les miasmes
toxiques de cheminées d’usines;
J’allais vers une dérive certaine qui m’entraînerait au chaos au désastre
à une fin désirée peut être mais pas encore pas encore !Elle entra en
moi par les narines tout autre moyen aurait été trop violent et la violence
je la fuyais … je croyais en tout cas
la première déconnexion au bruit sourd une sorte de branchement à un
haut parleur interne, je me souviens avoir cru trouver enfin la distance
magique à conserver entre la réalité et ma vie
cette substance sûre et aigre douce, cette fausse promesse de pouvoir
estomper la violence de la douleur ce sourire exotique de l’opium avec
tout ce qu’il charrie d’illusions auxquelles personne ne croit et tout le
monde poursuit … Cette promesse se transformant bientôt en poursuite
éternelle de l’oubli l’oubli le sommeil la stupeur le silence chargé des
coups de gong entre les tempes et la douleur dans tous les muscles
dans les os dans les ligaments ne reliant plus rien à rien
La force de cette relation morbide est dans la sidération l’immobilisme
l’absence de toute volonté autre que la fossilisation des désirs la
paralysie de toute pensée de toute vie
Peut être est ce là ce qui porte le nom d’addiction ?
Peut être est-ce là tout simplement , cette négation de soi désirée faute
de mieux , mieux rêver, mieux vivre, mieux survivre ?
Pour elle je pensais chaque jour le dernier
Pour elle je ne me permettais pas de rêver
Non elle ne me permettait pas d’espérer ou même il faut être claire, ne
me permettait pas de me libérer
Je n’en avais pas envie alors de cette libération car elle porte en elle le
choix de vivre, d’affronter le mal que je me faisais afin d’éviter le
moment de voir que je pourrais si je voulais et non si je pouvais …
Une chaotique escalation des peurs qui cependant curieusement
devenaient plus faibles
Pourquoi ?
Les miracles et les anges existent ils ? S’étaient ils réunis au dessus de
ma vie pour dissiper les nuages stupéfiants ?
Sans lutter pour la quitter
Sans sombrer devant la douleur d’en être sevrée

Sans regrets
Je l’ai quittée
Se reconstruire prend une vie car il faut déblayer effacer se relever et
reprendre là où rien n’aurait du s’arrêter
Il n’y a pas d’autre moyen de faire face à une addiction passée que
d’admettre qu’elle ne nous quittera jamais et apprendre à vivre
ensemble sans jamais plus ne rien vouloir partager
Une relation basée sur un manque de confiance assumé
J’y pense au passé
Je la vis au quotidien
j’évite ses invitations à l’oubli
mais n’arrive pas vraiment à la condamner car au moment voulu elle
m’a laissé me libérer.

Diana W.

Tag(s) : #Diana W., #Textes des participants, #Confusion des sentiments
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