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Tu me quittes tous les jours plus tard
A regret
Tel un rendez vous tacite
Une rencontre future programmée
Nos adieux quotidiens se font longs et parfois ne se concrétisent pas
Tu me serres plus longtemps au creux de ta sombre épaule
Tu as su m’apprivoiser
Tu as su transformer mon désir de lumière en besoin de noire profondeur
Nuit
Nous partageons une complicité sans paroles
Toi irréelle et moi indécise passagère de cet enlèvement rituel et envoûtant
Tu te parfumes de jasmin d’encens ou de chagrin
Tu te fais enjôleuse
Caressante
Ou rugueuse
Tu sais parler le langage du rêve
Tu sais te maquiller de néon vulgaire peut-être mais séduisant
Tu sais envelopper les errances des trottoirs de ta cape enchantée faisant étinceler le noir d’éclats de jais
Toi ma sombre amie que j’ai tant tardé a apprécier
Tu me me tiens à présent dans le creux de tes promesses à jamais mensongères
Pas de repos dans ton sillage
Je te suis invisible protégée par les plis de ta cape de noirceur oblitérante
Ton voyage m’entraîne loin de ma réalité vers les îles de mes angoisses et les plages de mes terreurs
Nous survolons ce monde familier qui grâce à ton pouvoir se retrouve grime
Maquillage nocturne
Prêt à monter sur scène pour le prochain acte de cette vie parallèle dont tu écris les chapitres au jour le jour
Les étoiles que tu disperses
Incandescentes parfois
Éblouissantes mais surtout aveuglantes
Shéhérazade de bitume
Conteuse de boniments
Vulgaire illusion de féerie aux bijoux de pacotille
Arrête ton envol
Desserre tes griffes
Laisses moi retomber au creux de mon lit
Laisses moi rêver à notre prochaine nuit
Rendez vous inexorable puisque aucune lumière sans l’ombre prémonitoire du voyage sans fin
Le combat de l’ombre contre la lumière ne serait-il pas la répétition générale du grand départ
Vers les rêves
Vers la prochaine lumière ?
Diana W.