C’est un pavillon de banlieue parisienne. La façade est en meulière. Bien propre. Le gazon est rasé de près. Les balançoires et tourniquet sont au repos, attendant d’être animés.
La porte d’entrée s’ouvre instantanément, dès l’extinction du moteur de la voiture. Annette est en haut de l’escalier. Elle sourit, heureuse de voir son fils et ses petits-enfants. Sa belle-fille aussi, bien sûr, mais cette dernière ne compte pas beaucoup.
Ses petits-enfants n’aiment pas être embrassés aussi fort sur les joues, qu’ils s’essuient, ni qu’on leur caresse les cheveux. Ils veulent juste aller jouer dehors. Comme tous les petits Parisiens, avides de courir sur l’herbe.
L’apéritif est prêt, les boissons prêtes, les petits gâteaux secs prêts, les apéricubes aussi. Le fils propose de servir, la belle-fille emmène les enfants au jardin, heureuse de quitter le salon surchauffé.
À table !
Chacun occupe sa place habituelle, le fils à droite de la mère qui lui demande : « sais-tu ce que j’ai préparé de bon » ?
La belle-fille se retient de lever les yeux au ciel et répond dans un souffle : « une blanquette» ?
« Comment avez-vous deviné » ?
Agnès C.