La nostalgie n'est plus ce qu'elle était

. Les enfants étaient apprêtés pour les dîners de fête, les petites filles tressées, les petits garçons avaient la raie sur le côté. Tous avaient les mains lavées. Quelqu’un vérifiait : dessus-dessous.

. Il n’était pas rare de prendre l’apéritif au son d’une “grande musique“ 

en sourdine, laissant tinter joyeusement les coupes et les verres à whisky.

. Les repas d’anniversaire étaient un moment où l’on pouvait chanter en choeur, la cire coulait sur le gâteau, l’enfant peinant à souffler sa ou ses bougies.

. Après le lycée, on s’agglutinait à 12 sur une table de bistrot pour boire 

un chocolat “avec beaucoup de mousse SVP“. On enviait les grands qui fumaient autour du flipper, posant leurs mégots fumant sur la vitrine qui tressautait à chaque coup de hanche.

. Dès qu’on sortait du collège, on ôtait cette horrible blouse beige où notre nom était cousu au point de croix.

. J’aimais ces fins de repas entre amis, au restaurant, où l’on allumait cette indispensable cigarette. Geste qui ouvrait la voie à d’autres discussions. Les non-fumeurs agitaient une main pour écarter la fumée.

. Jeune femme, je crois me souvenir que l’on pouvait rentrer seule le soir sans peur excessive, juste de la prudence.

Agnès C.