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C'est peut-être encore la nuit.
Peut-être.
Entre le jour et la nuit, une fenêtre -frontière
On hésite. C'est un moment suspendu.
Hier au soir il faisait chaud, très chaud.
La fenêtre est restée ouverte
 
Amine ne dort pas,
Il  écoute.
Rien .Rien que du vent, un soupir
Comme si les étoiles respiraient
Elles attendent
Elles s'attardent
Amine écoute ,
Il essaie d'entendre,
Il sait deviner ce qu'on n'entend pas.
 
Juste le désespoir d'un chien
Qui aboie son ennui, au loin
Il aboie encore, longtemps,
Mais le ciel s'en moque
 
Amine ne dort pas,
Il écoute.
 
Juste un roulement tout au fond des nuages,
Comme si le ciel se grattait la gorge
Avant de prendre la parole
 
Juste un claquement au loin, très loin,
Comme si on frappait les trois coups,
Avant le spectacle
Du coté de la frontière
 
Juste un autre claquement
Puis un autre plus long
Comme des phrases  répétées,
Péremptoires, autoritaires
Au loin vers la frontière
 
Juste une détonation, énorme
Les murs tremblent, de peur.
Amine n'entend plus rien.
Il y a du sable dans les yeux,
Et dans sa bouche,
Juste un goût de guerre
 
Il n'y a plus de fenêtre.
 
Pierrette C
Tag(s) : #Textes des participants, #Beauté et mystère des nuits
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