Allongée sur le canapé, je grelotte.
Le chat s’est empressé de m’y rejoindre, je suis pour lui un meuble confortable sur lequel il peut aussi bien faire sa toilette que s’étirer au maximum pour dormir. M’immobilisant sous le plaid d’où je n’ai nulle intention de m’échapper.
Ce matin l’ambiance de la maison avait changé, une douce luminosité inhabituelle éclairait le salon. La neige était là, vision entraînant immédiatement une sensation de joie enfantine. De jolis souvenirs ; le bonhomme avec sa carotte, les glissades, la luge, les batailles de boules, les chutes qui font rire les enfants.
J’ai ouvert la porte-fenêtre, l’air glacial m’a coupé le souffle ! J’ai respiré cette odeur hivernale si particulière qui titille les narines. Ça picote ! ça provoque l’envie d’éternuer.
Le chat s’est avancé dehors, a posé une patte, l’a vite relevée, a flairé le sol, ses moustaches ont frétillé. Il a rapidement fait demi-tour.
Tout est beau, tout est figé. Le froid a pris la nature en otage. Les branches ploient sous le poids de la neige, les bambous sont à genoux, implorant la fin de ce supplice. Les roses retardataires sont enveloppées d’une coque transparente bordée de jolis cristaux. Par endroits, le sol est totalement recouvert de blanc, ailleurs quelques brins verts sortent la tête, évoquant de loin une piscine d’hiver.
Je n’ai pas pu résister, j’ai plongé la main dans une couche épaisse de neige, retrouvant la même sensation que lorsque j’étais petite et que je retirais mon gant pour éprouver ce froid brûlant.
J’y ai laissé mon empreinte, espérant que le gel la conserve quelque temps.
Agnès C.