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Tu commences toujours ton voyage par un bleu aérien.

La bulle de savon dans ta tête éclate.

Son irisation vient se disperser sur la toile.

Le rouge soutenu caresse la carène d’un bateau.

C’est ce bateau-là qui me fait entrer dans ta toile, dans ton monde.

Derrière lui, à gauche, trois barques attendent en lévitation sur le sable jaune de Naples.  

Vincent, je sens que tu vas quitter la matière lisse pour te lancer à l’aventure des impressions.

Déjà le ciel porte autre chose que sa couleur naturelle.

Tu joues avec les touches, tu tournes autour un soleil absent.

Tu poses du vert dans l’azur, du rouge dans l’eau du rivage.

A droite, d’autres embarcations ont hissé leurs voiles.

Deux d’entre elles tutoient l’horizon, elles partent à l’assaut de l’inconnu.

On est entré par le rouge et on traverse la toile, attiré par ce petit triangle rouge, dernier fanal de l’univers connu

Tes couleurs tourbillonnent dans un manège sans fin.

Tu soulignes le lointain d’un vert émeraude, celui qui a épousé le deuxième bateau, ses vergues, la coque précisée par une touche longue et lisse.

J’ai encore les pieds dans le sable.

Les grains encore perceptibles perdent leur définition dans un aplat à mesure que l’espace se livre à l’expérience du temps.

Emmène-moi dans un de ces bateaux bleu pâle, plus proches de la vie et de ses incertitudes.

Leur taille est abordable, ils sont plus proches de l’eau, de la mer, ma vraie nature.

Je suivrai sans hésiter la courbe logarithmique de ta composition pour m’élever lentement vers cet avenir clair presque sans pigment.

Je rejoindrai la réalité filtrée par ton bonheur de peindre.

Puis-je monter dans celui qui porte un nom ?

Amitié ?  

Valérie Weber

Tag(s) : #Textes de participants, #Couleurs 2019, #Valérie W.
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