J’ai fait un rêve cette nuit, j’étais dans une cité inconnue elle ressemblait à Jaisalmer, la cité dorée à l’est du Rajasthan. C’est une bourgade construite autour d’une forteresse de grès ocre jaune, aux portes du désert. Aux faubourgs de la ville sont garés de magnifiques camions bariolés, assemblage de fanfreluches rouges, de divinités argentées et de clochettes dorées. Toute la ville est ainsi animée d’un joyeux tintamarre. Entre les riches Haveli on aperçoit les dunes de sable, dont on devine l’étendue à perte de vue.
Dans mon rêve je me promène dans le dédale des ruelles, il y règne une atmosphère particulière faite de silence et de murmure, de vent et de chaleur. Cela évoque le désert des tartares, sous le calme apparent la tension de l’attente est palpable. Les femmes marchent vite dans les rues, en saris bariolés. Elles vont et viennent vers la fontaine qui orne la place. Et en vain elles essayent de tirer de l’eau. Il sort juste quelques gouttes d’une eau boueuse. Elles repartent déçues, leur cruche vide. Les hommes palabrent autour, hochant la tête d’incompréhension. Pourquoi l’eau manque ?
Soudain tout se fige les femmes s’arrêtent, les hommes se taisent. Que se passe t il ? D’abord un léger tremblement des murs de grès ocre, puis un bruit de galop qui se précise peu à peu. A l’entrée de la place apparaît un cavalier, fièrement campé sur son cheval blanc. Il est richement habillé, de grandes moustaches ornent son visage coiffé d’un turban rouge brodé d’or. De son regard il jauge les passants. Il s’arrête, va à la fontaine et claque des doigts. Alors l’eau jaillit en abondance débordant de la fontaine, inondant les pavés. Il fait boire son cheval. Les femmes se précipitent et remplissent leurs jarres d’eau. Le cavalier remonte sur sa monture et repart. Tout le monde le suit jusqu’aux portes de la ville et le regarde s’éloigner dans les dunes pour n’être bientôt qu'un simple point à l’horizon. Depuis dans la cité l’eau n’a jamais cessé de couler.
Françoise L.