A quel âge ai-je commencé à ressentir la nécessité de faire appel à cet objet ? Je situe son entrée dans ma vie, aux alentours de la cinquantaine. Les premières années, mes lunettes pour la vision de près représentait un confort. Véritablement, dans une ambiance lumineuse je parvenais à lire sans trop d’effort.
Les années défilant, cet objet m’est devenu indispensable. Le lien magique pour s’immerger dans la lecture, lire un journal, travailler sur un ordinateur, se repérer sur un plan de Paris. Lors d’une exposition, détailler un objet ou un tableau, lire l’intitulé et ses commentaires.
Impensable d’aborder une journée sans ce compagnon miraculeux.
Parfois quittant mon domicile dans la précipitation, j’oublie de m’assurer de la présence de mes lunettes dans mon sac. Et plus tard, au moment où cet objet s’avère indispensable, extirpant mon étui à lunettes de mon sac, je m’aperçois qu’il est vide. Un vent de panique me saisit, je suis dans l’incapacité totale de lire la moindre ligne. Un sentiment d’exaspération m’envahit.
De ce fait mon téléphone portable devient difficilement utilisable. Cela se produit immanquablement lors de long trajet dans les transports en commun. La lecture d’un livre permet de s’immerger et d’oublier la longueur d’un trajet.
J’apprécie ces moments, d’où le sentiment de frustration ressenti lors de l’absence de ces fameuses lunettes. Intérieurement je m’accable de reproches.
Cet oubli déclenche un sentiment d’isolement et de dépendance. Récemment, à plusieurs reprises je me suis trouvée dans cette situation. Allant dans un restaurant, impossibilité de lire une carte, assistant à un spectacle ou un concert, impossible de s’informer du programme du spectacle.
Perception terrible de se sentir dépendant d’un objet qui conditionne votre quotidien.
Me vient à l’esprit une interrogation ! A quelle époque cet objet a-t-il vu le jour ? Il y a quelques semaines, j’ai visité l’exposition sur le peintre ‘’LE GRECO’’ au Grand Palais. Un tableau magnifique représentant le portrait du cardinal Nino de Guevara vers 1600, m’a interpellé. Ce personnage portait des lunettes ! Etonnant !
J’ai voulu creuser cette énigme et j’ai fait appel à Google dont je retranscris les informations ci-après.
Personne ne sait exactement qui a inventé les lunettes ! Le moine anglais Bacon en 1290 ? L’italien Alessandro en 1300 ? Son compatriote Degli Armati ? Certainement un homme d’église, car ces deux lentilles convexes en cristal de roche montées sur un pince-nez servent alors aux érudits pour se plonger dans leurs manuscrits.’’
En 1268, le philosophe anglais Roger Bacon fit pour la première fois mention de l’utilisation de lunettes. Les chinois ont probablement utilisé des verres grossissants enchâssés dans une monture dés le Xe siècle.
En Europe, les italiens ont été les premiers à découvrir par hasard le pouvoir de correction des verres à surface convexe pour la vision de prés. En menant d’autres recherches sur ce sujet inédit, ils mettent en évidence la correction de la myopie grâce à des verres à surface concave. A la même époque, le physicien Salvino Degli Amati est le premier européen à concevoir une monture supportant les verres et tenant sur le nez. ‘’
Cet objet classique a donc déjà une certaine ancienneté.
Anne P.